Moi-même j’ai assisté à l’installation d’un camp Roms dans ma circonscription pendant une année entière avant que le préfet se décide enfin à le démanteler. J’ai épuisé tous les recours de justice avant qu’enfin l’Etat agisse. Si ce campement a été démantelé sur ma circonscription, il est allé se réinstaller dès le lendemain sur un autre terrain dans une autre ville. En vérité, à chaque campement démantelé, le problème réapparait ailleurs. Un campement de Roms n’est jamais démantelé, il se déplace. D’où l’impuissance publique qui exaspère nos compatriotes.

Récemment le maire socialiste de Wissous dans l’Essonne, a décidé d'assécher quatre des cinq bornes à incendie, où les Roms s'approvisionnaient. Dans l’incapacité de faire régner l’ordre sur sa commune, il a recours à des moyens proches du système D. Ce weekend un camp de Roms de Seine-Saint-Denis a été attaqué par des voisins visiblement excédés par cette intrusion qui dure depuis des mois et que les autorités laissent faire. Depuis début juillet plusieurs maires ont menacé de démissionner car ils ne peuvent plus supporter d’être des spectateurs impuissants.

Les dérapages en série de ces dernières semaines ne sont que l’expression de cette impuissance.

Pour autant, peut-on parler d’une question Roms en France ? Certains, à gauche comme à droite, aimeraient bien cristalliser le débat sur cette question. Les uns pourront à loisir traiter les autres de fascistes et à l’inverse les autres les traiteront de laxistes. PS et UMP retrouveront leur jeu de rôle favori. C’est pourquoi, à droite comme à gauche, on assiste à une surenchère de mauvaise foi.

Et à ce petit jeu, Manuel Valls et Christian Estrosi se renvoient mutuellement l’ascenseur pour exister dans les médias. Mais sur le terrain leur petit manège ne sert à rien et la situation empire.

Lorsqu’on a un problème, on le résout ou on s’en donne au moins les moyens. Or il n’y qu’une seule façon de régler ce problème et d’éviter les dérapages condamnables : il faut retrouver le contrôle de nos frontières.

Plutôt que de s’intéresser aux petites phrases et aux dérapages, les médias feraient bien de s’intéresser aux faits. C’est l’UMP et le PS qui ont accepté de faire de nos frontières des passoires où on rentre et on sort comme dans un moulin. C’est eux qui ont validé l’entrée de la Bulgarie et la Roumanie dans l’Union européenne. C’est eux qui ont accepté l’assouplissement des règles de séjour pour les immigrés bulgares et roumains dès janvier 2014. Je me souviens parfaitement des débats à l’Assemblée nationale en 2011. Les députés de droite, comme de gauche d’ailleurs, reconnaissaient les dangers de cette immigration non maitrisée mais disaient qu’on ne pouvait pas arrêter la marche « en avant » de l’Europe. Comme si la construction européenne était extérieure aux peuples, comme si nous devions la subir sans broncher, comme si nous devions encore une fois rester impuissants !

Non il n’y a pas de question Roms en France, mais il y a clairement une question de crédibilité politique. Je ne peux plus supporter d’entendre des responsables politiques se plaindre de problèmes qu’ils ont eux-mêmes provoqués. Je ne peux plus supporter d’entendre MM. Valls et Estrosi parler de tout sauf de l’origine du problème et des moyens de le résoudre.

C’est parce qu’ils sont soumis à l’Union européenne que les responsables politiques ont accepté que nos frontières soient des passoires. C’est parce que nos frontières sont des passoires que des camps Roms s’installent partout en France. C’est parce que le droit européen les autorise à séjourner 3 mois renouvelables que les démantèlements ou reconduites à la frontière ne servent à rien. C’est parce que les autorités sont impuissantes que les Français sont excédés. C’est parce que les Français sont excédés que le sentiment anti-Roms et l’amalgame avec les gens du voyage grandit de jour en jour.

Il y a urgence d'une part à renégocier les traités européens pour contrôler aux frontières et d'autre part à stopper les aides européennes accordées à la Roumanie.

Alors nous aurons les moyens de faire à nouveau respecter un ordre minimal. Alors les polémiques stériles qui alimentent les médias pourront cesser."